Nov 13

MQTT, faites communiquer vos objets simplement

mqttLa communication entre « objets connectés » ou tout simplement dans votre environnement domotique est probablement l’une des choses essentielles.

Dans les protocoles de communication que l’on retrouve le plus souvent, vous avez bien sûr http (et ses fameuses API Rest (ou pas)), xPL (dont je vous ai souvent parlé), XAP, XMPP, SNMP (si si je vous assure qu’il y en a qui ont essayé…)  et d’autres trucs plus ou moins bien conçus.

Un protocole devrait pourtant tenir rapidement le « haut du pavé » et devenir le standard de l‘i.o.t (comprendre l’internet des objets (ou « internet of things » pour reprendre le terme officiel) : MQTT.

Et pour couronner le tout, MQTT est devenu depuis quelque jours un standard s’échange OASIS (OASIS (Organization for the Advancement of Structured Information Standards) est un consortium chargé d’aider au développement, à la convergence et l’adoption de standards ouverts  pour « la société mondiale de l’information » (oui je mets des guillemets…). On y trouve des références qui ne laissent pas de marbre https://www.oasis-open.org/member-sections/ )

C’est bien joli tout cela, mais comment ça marche ?

mqttconcept

(c) David Cuartielles @dcuartielles

MQTT est un service de messagerie TCP/IP simple et extrêmement léger dans le sens où des messages de toutes sortes (le contenu importe peu du moment que le message n’excède pas 256Mo (oui oui, vous pouvez envoyer des photos de la cousine Tatiana par MQTT…)) peuvent être transmis.

Les messages sont envoyés par des publieurs (les publishers) sur un canal (une chaîne d’information si vous voulez) appelé Topic. Ces messages peuvent être lus par les abonnés (les subscribers). Les Topics (ou les canaux d’informations) peuvent avoir une hiérarchie qui permet de sélectionner finement les informations que l’on désire.

Par exemple, le topic /sensor/temperature/salon ne me donnera que les températures du salon si je m’y abonne (et ma sonde de température dans le salon publiera sur le topic sa valeur régulièrement).
Je pourrais aussi m’abonner au topic /sensor/temperature/# pour avoir toutes les températures, ou au topic /sensor/# pour avoir toutes les remontées des sondes (plus de de détails sur les « wildcards » sur les topics sont disponibles ici http://mosquitto.org/man/mqtt-7.html )

Bien sur le topic pourrait aussi être /nagios/serveur/ping 😉

Afin de préserver un peu de discrétion, vous pouvez bien évidemment définir qui a le droit de publier sur tel ou tel Topic et également qui a le droit de s’y abonner.

La sécurité peut se faire au niveau transport en SSL/TLS, et au niveau authentification, par certificats SSL/TLS ou couple user/mot de passe.

Une autre chose importante est la notion de QoS dans les messages qui transitent via MQTT (c’est le publieur qui définit la qualité du message).

  • Un message de QoS niveau 0 « At most once » sera délivré tout au plus une fois. C’et a dire qu’il n’est pas stocké et probablement envoyé sans garantie de réception (un peu comme un message UDP xPL par exemple), le broker (le serveur MQTT) n’informe pas l’expéditeur qu’il l’a reçu et le message peut être perdu si le client se déconnecte ou si le serveur s’arrête.
  • Un message de QoS niveau 1 « At least once » sera livré au moins une fois. C’est à dire que le client le transmettra plusieurs fois s’il le faut jusqu’à ce que le Broker lui confirme qu’il a était transmis sur le réseau (quitte a l’envoyer en rafale plusieurs fois).
  • Un message de QoS niveau 2 « exactly once » sera obligatoirement sauvegardé par l’émetteur et le transmettra toujours tant que le récepteur ne confirme pas son envoi sur le réseau. La principale différence étant que l’émetteur utilise une phase de reconnaissance plus sophistiquée avec le broker pour éviter une duplication des messages (plus lent mais plus sûr).

Je ne vais pas peaufiner les détails du protocole, je vous invite fortement à en lire les spécifications : http://www.ibm.com/developerworks/library/ws-mqtt/ et toute la documentation qui va bien http://mqtt.org/documentation

Vous trouverez des Brokers et des clients MQTT dans votre langage de prédilection ainsi que des projets bien avancés.
Si vous êtes un adepte de Node JS, je vous invite à regarder le travail de Matteo Collina qui est un gros contributeur MQTT (pour ne citer que les plus connus : MOSCA, QUEST …)

Maintenant un peu de pratique.

D’abord, installons un broker/serveur MQTT. Celui que j’affectionne est Mosquitto.
Vous trouverez les packages pour différentes distributions GNU/Linux ou *BSD (même pour votre raspberry pi 😉 ) ou vous pouvez le compiler depuis les sources.

La configuration se fait dans le fichier /etc/mosquitto/mosquitto.conf.
Pour nos tests, nous allons juste réaliser une configuration basique:

log_type debug
allow_anonymous false
password_file /etc/mosquitto/accesslist.txt

Nous interdisons l’accès en anonyme et nous allons autoriser les connexions uniquement avec un identifiant mot de passe (dont la liste se trouve dans un simple fichier de la forme user:motdepasse (PS: l’utilitaire mosquitto_passwd vous aidera à le créer)
Une fois lancé, le serveur écoute sur le port 1883 par défaut.

Un petit script python tout bête pour nous abonner à un topic et afficher les messages (vous trouverez plein d’exemples et d’articles intéressants sur le site de Jan-Piet Mens : http://jpmens.net/2013/02/25/lots-of-messages-mqtt-pub-sub-and-the-mosquitto-broker/ )

#!/usr/bin/env python
 
import mosquitto
 
def on_message(mosq, obj, msg):
print "%-20s %d %s" % (msg.topic, msg.qos, msg.payload)
mosq.publish('pong', "Thanks", 0)
 
def on_publish(mosq, obj, mid):
pass
 
cli = mosquitto.Mosquitto()
cli.on_message = on_message
cli.on_publish = on_publish
cli.username_pw_set("guigui", password="abloc)
cli.connect("broker.guiguiabloc.fr", 1883, 60)
cli.subscribe("/test/#", 0)
 
while cli.loop() == 0:
pass

Lancer le script et vous devriez voir dans les logs (/var/log/syslog par défaut) de votre broker, la connexion se faire :

Nov 13 10:57:17 eos mosquitto[19305]: Sending CONNACK to mosq/69ED9C77592ADC1E7D (0)
Nov 13 10:57:17 eos mosquitto[19305]: Received SUBSCRIBE from mosq/69ED9C77592ADC1E7D
Nov 13 10:57:17 eos mosquitto[19305]: #011/test/# (QoS 0)
Nov 13 10:57:17 eos mosquitto[19305]: Sending SUBACK to mosq/69ED9C77592ADC1E7D

Maintenant, publions un message.

mosquitto_pub -h broker.guiguiabloc.fr -u "user" -P "motdepasse -t /test -m "Hello la foule"

Le message s’affiche dans votre client :

/test                0 Hello la foule

et dans les logs :

Nov 13 11:00:42 eos mosquitto[19305]: Received PUBLISH from mosq_pub_21013_eos.sty (d0, q0, r0, m0, '/test', ... (14 bytes))
Nov 13 11:00:42 eos mosquitto[19305]: Sending PUBLISH to mosq/69ED9C77592ADC1E7D (d0, q0, r0, m0, '/test', ... (14 bytes))
Nov 13 11:00:42 eos mosquitto[19305]: Received PUBLISH from mosq/69ED9C77592ADC1E7D (d0, q0, r0, m0, 'pong', ... (6 bytes))

Plus drôle, il existe même une application android pour publier et s’abonner  à un broker MQTT : https://play.google.com/store/apps/details?id=at.tripwire.mqtt.client&hl=fr_FR

mqttandroid

Sachez aussi que vous pouvez, en websocket, pousser directement les messages dans un navigateur web http://jpmens.net/2014/07/03/the-mosquitto-mqtt-broker-gets-websockets-support/

Alors c’est pas génial ? 🙂

Bien évidemment vous imaginez toutes les possibilités offertes par ce protocole. Certains fous furieux ont déjà commencé à coder en LUA pour la Vera, un client MQTT .

Sachez également qu’un projet domotique très prometteur inclus déjà MQTT : openHAB
Je risque donc de vous en reparler 😉

Autre chose à souligner, il existe un très bon projet : mqttwarn

mqttwarn

Ce projet est une sorte de passerelle qui s’abonne à « tout » les topics et qui se charge ensuite de les transmettre à divers clients (pushover, mysql, redis, twitter etc…)

Même votre serveur de téléphonie Asterisk peut « causer MQTT » : https://github.com/zeha/agi-mqtt

Maintenant, peut-on considérer que c’est la panacée et que cela va supplanter tout ce qui existe.
Oui et non (une bonne réponse comme je les aime).

Oui parce que l’on standardise un protocole de transport d’information et que les systèmes de messages de type MQ, sont très performant. C’est temps réel, ça marche très bien en websocket, c’est déjà inclus dans plein de langage, bref, que du bonheur. De plus, l’implémentation est facile.

Non parce que l’on standardise le transport et pas le message reçu mais cela serai toujours la bête noire (même une API Rest vous retourne un json dans la syntaxe qu’il veut, à vous de vous adapter).

Toutefois, je pense sincèrement que MQTT est un protocole terriblement intéressant et qui peut nous rendre grandement service, reste désormais à l’intégrer partout.

Amusez-vous bien 😀

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Août 13

Domotique et Intelligence : la communication

lacommunication

Quelques mois plus tôt, j’avais évoqué la nécessité de la connaissance pour un environnement domotique (cf. http://blog.guiguiabloc.fr/index.php/2014/01/04/domotique-et-intelligence-la-connaissance/)

J’aimerais maintenant aborder avec vous la deuxième partie, la communication.

A suivre l’actualité des constructeurs et les retours ou discussions des utilisateurs de domotique sur les blogs ou forums divers, j’ai l’impression assez désagréable de vivre à nouveau le même scénario qu’il y a plusieurs années quand l’informatique personnelle s’est généralisée auprès du grand public.

Tout le monde y va de son interface, de son protocole de communication, de sa box révolutionnaire, de ses structures http etc.. Bref, « c’est moi qui ait la bonne solution et les autres n’ont qu’a s’adapter ».

king

Alors heureusement, un peu d’intelligence à effleurer ce microcosme car la plupart des solutions « tout-en-un » intègre des api permettant d’interagir via des requêtes http.Ne vous réjouissez tout de même pas trop vite, chaque API est différente (REST (ou pas), SOAP (ou pas), LUA_API_QUEJESUISSEULEACOMPRENDRE(c), etc..)
Parce que s’il vous prend l’idée saugrenue (ou pas…) de faire discuter votre box Fibaro avec un RFXtrx branché sur votre VeraLite ou votre PC, vous allez y passer un peu de temps…

Ne soyez pas médisant, j’ai pris la solution la plus simple 😀 et ce n’est qu’un exemple très basique, j’aurais pu pousser le concept jusqu’à exiger que je puisse communiquer via mon smartphone avec Tasker qui appelle ma centrale MyFox, qui interroge le module fibaro relié à mon eedomus en fonction des sondes de températures dont les données remontent sur mon RFXCOM Lan en supposant que le module X10 relié à mon CM15 soit « on ».

why_trollcat

C’est complètement idiot, j’avoue, mais c’était un exemple un peu capillotracté du travail à fournir pour pouvoir faire discuter tout ses équipements entre eux.

Ne croyez pas que cela se borne à vos box domotiques, tout ceux qui ont un jour ajouter un serveur Asterisk pour gérer leur téléphonie a la maison se sont demandé « et comment que je discute entre ce serveur et ma box ???? »
Car oui mon bon monsieur, c’est la génération des objets connectés !!! Connectés, oui, mais à moi tout seul parce que le dialogue avec les autres, très peu pour moi !

Nous sommes tout les jours submergés de ces nouveaux objets qui doivent nous rendrent la vie plus facile, mais ne croyez pas qu’il va vous être facile de l’intégrer à votre monde, chacun parle sa propre langue et dans le terme « connecté » largement usité par les médias et les constructeurs, on parle rarement de communication, la faute à qui ?…

lol cat

Pour sauver ce petit monde de passionnés de domotique perdu dans les méandres d’un univers sourd et aveugle, il existe quand même des projets qui cherche à unifier ou interagir avec tout cela.

Nul besoin de vous présenter Imperihome qui risque fortement de devenir « LA » solution Android pour faire causer ensemble tout ça.

En protocole « natif », xPL (dont je suis un fervent défenseur :p (mais ça vous le savais déjà si vous êtes habitué de ce blog)), a du mal a se faire sa place malgré un concept simple et plutôt efficace.

Plus récemment, xAAL, prometteur, une grosse évolution de ce que l’on peut faire dans la communication des objets connectés et de la domotique en générale (quand on peut parler des copains :p  @jkxathome )

Bref, vous l’avez compris, quand on veut discuter simplement avec toutes nos passerelles domotiques ou nos objets connectés, cela devient vite très problématique parce qu’il faut tout changer selon avec qui vous souhaitez communiquer.

Dans mon billet précédent de cette « série », j’avais évoquer le fait que mon serveur domotique était une sorte de centralisateur des informations remontées par tout ce qui gravitait autout de lui.
Pour la communication, je suis partie du même constat.
Je ne veux pas m’adresser dans des langues différentes à chacun des périphériques, mais uniquement à une « porte d’entrée » et dans un langage compréhensible.

Un des exemples les plus démonstratifs est le dernier projet dont je vous avais fait part, api.domogeek.fr.
Vous envoyez une requête simple pour connaître une information basique et publique sans vous soucier des méthodes différentes d’appels uniques à chacune de ses informations (les dates de vacances scolaires, la vigilance météo etc…).

Dans votre environnement domotique, cela doit être la même chose.
Un point d’entrée unique, structuré, défini, qui se chargera de discuter ensuite dans le langage de chaque périphérique.

La meilleure façon de mettre cela en place est une API de type REST.

La mise en oeuvre est simple et à la portée de tous (surtout si vous avez décider d’utiliser un vrai langage comme python (troll inside).

Une fois déployé, il devient facile pour tout vos scripts, applications smartphones, etc… de faire appel à cette API pour communiquer avec vos équipements sans vous souciez de vous rappeler comment doit s’écrire la requête http vers tel ou tel module.

Prenons l’exemple du lancement d’une scène sur une VeraLite.

Si je dois interroger directement la VeraLite par http, ma requête ressemblera à cela :

http://vera:3480/data_request?id=lu_action&serviceId=urn:micasaverde-com:serviceId:HomeAutomationGateway1&action=RunScene&SceneNum=1

(facile à retenir, hein ? :p)

Imaginons maintenant que l’on écrive une simple fonction en python pour cela :

def setscene(device):
  url = 'http://vera:3480/data_request?'
  values = {'output_format' : 'text', 'id' : 'lu_action','serviceId': 'urn:micasaverde-com:serviceId:HomeAutomationGateway1', 'action' : 'RunScene', 'SceneNum' : device }
  try:
    data = urllib.urlencode(values)
    req = urllib2.Request(url+data)
    sendrequest = urllib2.urlopen(req)
    responsefromvera = sendrequest.read()
    if responsefromvera != "OK":
      return web.notfound()
      return "200 SUCCESS"
  except Exception, detail:
    print "Error ", detail

Maintenant, codons une API Rest toute bête (attention c’est du brut de fonderie bien crado) :

#!/usr/bin/python
# Gruik coded by GuiguiAbloc
import urllib, urllib2, web, re
def scenevera(device):
  url = 'http://vera.styx.net:3480/data_request?'
  values = {'output_format' : 'text', 'id' : 'lu_action', 'serviceId' : 'urn:micasaverde-com:serviceId:HomeAutomationGateway1', 'action' : 'RunScene','SceneNum' : device }
  try:
    data = urllib.urlencode(values)
    req = urllib2.Request(url+data)
    sendrequest = urllib2.urlopen(req)
    responsefromvera = sendrequest.read()
    if responsefromvera != "OK":
      return web.notfound()
      return "200 SUCCESS"
  except Exception, detail:
    print "Error ", detail
 
web.config.debug = False
 
urls = (
'/scene/(.*)', 'scenes'
)
 
render = web.template.render('templates/', globals={'re':re})
app = web.application(urls, globals())
 
class scenes:
  def POST(self,uri):
    request = uri.split('/')
    if request == ['']:
      return web.badrequest()
    if request[0]:
      device = request[0]
      try:
        result = scenevera(device)
        return "200 SUCCESS\n"
      except:
        web.notfound()
 
if __name__ == '__main__':
app.run()

Démarrez votre script (python monscript.py), il écoutera par défaut sur le port 8080 et lancer une requête http de type « POST » (avec surement le meilleur outil sous linux pour contruire des appels http de toutes sortes, cURL) :

curl -XPOST http://localhost:8080/scene/13

Et hop, magique, la scène 13 est lancée 🙂

Maintenant, vous avez une base de données MySQL (par exemple) dans laquelle vous stockez amoureusement toutes les valeurs de températures de vos sondes Oregon.
Interrogeons simplement la dernière valeur dans votre BDD de la même façon.

D’abord la fonction, on va imaginer que votre table « sensor » contient les colonnes « sensorRoom » qui défini le nom de votre sonde et « sensorValue », la valeur enregistrée :

...
import MySQLdb
...
def tempdb(ID):
  try:
    if ID == "salon":
      ID = "TempSalon"
    if ID == "exterieur" or ID == "dehors" or ID == "ext":
      ID = "TempExt"
    conn = MySQLdb.connect('localhost', 'mabase', 'login', 'motdepasse')
    cur = conn.cursor()
    cur.execute("SELECT sensorValue from sensor where sensorRoom='%s' ORDER BY idx DESC limit 1" % ID )
    result = cur.fetchone()
    return result[0]
 
  except MySQLdb.Error, e:
    print "Error %d: %s" % (e.args[0], e.args[1])
    return None
  conn.close()

On l’inclut dans notre API Python et l’on rajoute les appels :

...urls = (
'/scene/(.*)', 'scenes',
'/temp/(.*)', 'temp'
)
...
class temp:
  def GET(self,uri):
    request = uri.split('/')
    if request == ['']:
      return web.badrequest()
    if request[0]:
      room = request[0]
      try:
        result = tempdb(room)
        return result
      except:
        web.notfound()

On lance le tout et on fait un appel :

curl http://localhost:8080/temp/exterieur
16.5

C’est quand même plus simple, non ?

Voici 2 exemples basiques qui nous permettent de communiquer simplement via un point d’entrée à divers équipements de notre domotique.

Gardez le contrôle, toujours, de votre environnement. Quelque soit les objets, périphériques, modules communicants qui seront et feront la vie de votre domotique, il vous appartient de maîtriser la communication avec eux. Établissez un point d’entrée unique dont vous détiendrez la syntaxe et le langage sans devoir dépendre du bon vouloir d’un constructeur.
Changer de fournisseur ou de technos ne doit pas être plus dur que modifier quelques lignes de votre interface de communication sans revoir l’intégralité de votre interface web ou de votre application smartphone.

Et puisque je suis dans ma période lolcats sur ce billet…

161432646-1161414097812Amusez vous bien 😀

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Juil 03

DomoGeek, une API simple pour répondre aux questions simples

communication

A force d’utilisation de scripts et de scénarios domotique, je me suis rendu compte que des questions toutes simples avaient parfois du mal à trouver une réponse.

Prenons l’exemple d’un jour férié. Aujourd’hui est-il un jour férié ?

Cela peut paraitre idiot comme question, mais pour avoir la réponse, ce n’est pas si évident (en fait, c’est quand on travaille pas :p)

Pour un scénario domotique, ce genre d’information est importante (rien que pour gérer la surveillance ou le chauffage par exemple), et pour avoir la réponse, la plupart code un bon gros script qiu vas poller un google agenda dans lequel ils ont intégré le calendrier des jours fériés.

Maintenant, de quelle couleur est le jour TEMPO EDF ?

Pareil, on va coder des dizaines de lignes pour aller parser le site EDF et en ressortir la valeur.

Etc…

Bref, vous l’avez compris, à chaque fois, on doit, individuellement, écrire des scripts pour avoir des réponses à des questions toutes simples qui relève de l’information publique.

Et la je me suis dit, pourquoi ne pas offrir une simple API qui répond à ce genre de questions ?

J’ai soumis la question sur le forum de Toute la Domotique et les retours étant plutôt positif, je tente un petit POC pour voir si cela intéresse les gens.

Lancement donc de api.domogeek.fr 🙂

Pour le moment c’est pas du tout sec, ça ne répond qu’à 2 questions, jour férié et couleur Tempo, mais au fil du temps, je rajouterais d’autres fonctions (surtout si la demande se fait sentir :))

Voilà l’idée que je pose là. Vous en faites ce que vous voulez (le code source est même disponible sur mon Github si vous voulez l’héberger sur votre RaspBerry par exemple), vous me dites si ça peut vous servir et surtout,

Amusez vous bien 😀

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Fév 17

Domotique : Valoriser et exploiter les données

domomoney

Ce n’est pas faute de vous le répéter, les données sont un des éléments essentiels de la domotique (et par nécessité, de l’informatique également).

Après quelques jours/mois/années d’utilisation de votre environnement domotique, vous vous êtes sûrement rendu compte de la quantité de données dont vous disposez et que, probablement, vous n’avez que faire ou que vous exploitez faiblement.

Cette quantité de données peut aussi devenir problématique à stocker et traiter au fil du temps, et vous avez fait le choix sage et délibéré d’en omettre une bonne partie (par exemple, le nombre de fois où l’interrupteur des toilettes est passé de ON à OFF).

Vous êtes un producteur de données diverses et variées, qui vont des valeurs des sondes de températures et d’hygrométrie de votre domicile et de son extérieur, de la vitesse du vent, de la consommation d’eau, d’électricité, de fioul, de gaz, de la valeur de Co2 dans les pièces, du nombre de fois ou un module s’est activé etc… Bref, vous disposez d’un nombre conséquent de valeurs.

Vous, vous êtes industriel, vous concevez et vendez des modules à greffer derrière les interrupteurs et cela vous intéressez sûrement de savoir combien de fois votre module est activé dans une journée et combien de temps il dure. Ou vous êtes constructeur de maison BBC et après les examens concluants, vous seriez intéressé de connaitre le ratio température intérieure/extérieure/consommation énergétique de cette (ces) maison(s) au fil des années.

Bref, vous vous rendez bien compte qu’il existe un chemin de rencontre entre les producteurs de données et les consommateurs de ses données.

Ce point de rencontre, il prend désormais forme par l’entremise de CityzenData, la division « données » du groupe Cityzen Sciences. Il était destiné initialement à répondre aux besoins du consortium SmartSensing pour la gestion des données produites par des capteurs insérés dans des vêtements.

Je vous en avez déjà parlé il y a quelques mois (twitter, blog, forums) en vous interpellant sur le fait de garder un oeil dessus.

Le CTO de CityzenData ne doit pas vous être inconnu si vous suivez l’actualité informatique puisqu’il s’agit de Mathias Herberts, un des pionniers du BigData en France, mais aussi un copain et ancien collègue de travail.
Et quand Mathias m’a proposé de faire « joujou » avec leur plateforme, bien évidemment j’ai répondu présent (même si je suis plus scripteur que développeur, c’est toujours agréable :D)

Une fois enregistré sur la plateforme Cityzendata, vous disposez de 3 tokens.

– Un token « écriture » vous permet de pousser des données
– Un token « lecture » vous permet de lire uniquement les données liées à votre application
– Un token « lecture générale » peut lire toutes les données que vous avez produites indépendamment de l’application.

A cela est communiqué une url d’API endpoint pour pousser vos données, une autre pour les exploiter (ou pour que d’autres les exploitent).

  • Envoyer vos données

Basiquement, avant d’écrire votre propre code, cela fonctionne par un simple POST HTTP :

curl -i -H « Le_Header_Token: votre_token_ecriture » -H « Content-Type: text/plain » -d ‘// temperature{piece=tempsalon} 20’ http://url_endpoint

Et voila, vous venez d’intégrer une valeur comportant un timestamp (une valeur de temps) en microsecondes dans votre « application », sous la classe Temperature avec comme dénomination pièce est égale à tempsalon et la valeur est de 20.

C’est bien évidemment l’insertion la plus simple, vous pouvez y mettre votre propre timestamp, la latitude, la longitude et l’élévation en plus si vous le souhaitez. Car les données ont aussi la faculté d’être géo-temporelles.

Un peu de code plus tard, et je me suis écrit mon client xPL pour pousser automatiquement les données sur la plateforme de CityzenData.
En résumé, toutes les trames de mes sondes (température, hygrométrie, consommation électrique) qui transitent par mon bus xPL sont automatiquement transmises sur la plateforme.

Ce client, vous le trouverez sur mon github :

https://github.com/guiguiabloc/xPL-PyHAL/blob/master/tools/xPL-CityzenData.py

(ce client a besoin d’un fichier de paramètres, config.sonde (présent dans le dépôt github),qui fait le lien entre le code ID du module et le nom que vous souhaitez donné aux labels).

  • Traiter vos données

Pour récupérer, manipuler et traiter les données présentes sur la plateforme, CityzenData a développé un langage appelé Einstein. C’est un langage de programmation orienté pile, un peu comme le Forth.
Voici par exemple mon script einstein qui me permet de récuperer toutes les valeurs consommation électrique :

'Votre_token_lecture'
'=energy'
0 ->MAP
'2014-02-08T00:00:00.000000Z'
'2015-01-01T00:00:00.000000Z'
5 ->LIST
FETCH

Ou uniquement les valeurs de températures à l’extérieur depuis le 09 février.

'votre_token_lecture'
'=temperature'
'room'
'=exterieur'
2 ->MAP
'2014-02-09T10:00:00.000000Z'
'2015-01-01T00:00:00.000000Z'
5 ->LIST
FETCH

Comme pour l’insertion de données, une requête http exécute einstein sur la plateforme

curl –data-binary @guigui.einstein http://api_einstein

Le résultat est au format json :

[[{"c":"temperature","l":{".app":"domotique.guigui","room":"exterieur"},"a":{},"v":[[1391940411191000,7.1],[1391940368152000,7.1],[1391940325145000,7.1],[1391940282146000,7.1],[1391940239143000,7.2],[1391940196144000,7.2],[1391940153143000,7.2],[1391940024140000,7.2]]}]]

Pour gérer tout cela en Python :

import urllib
import urllib2
import sys
import json
 
einstein = open('energy2.einstein', 'r')
data = einstein.read()
url =  'http://api_einstein'
req = urllib2.Request(url, data, {'Content-Type': 'application/octet-stream'})
dataeinstein = json.load(urllib2.urlopen(req))
 
map = {}
for item in dataeinstein[0][0]['v']:
map[item[0]] = item[1]
print map
 
# si cherche une valeur pour un timestamp donné
data = {}
data = map
temp = data[1391931523551000]
print temp

Il y a bien entendu beaucoup de fonctions incluses dans einstein que ce simple exemple et ce billet ne suffirait pas à toutes les expliquer.

Maintenant que je vous ai présenté tout cela, en quoi cela vous concerne ?

Vous êtes producteur de données, outre le fait de disposer d’une plateforme de stockage et de traitement hors normes, vous pouvez mettre à disposition des consommateurs des données qui peuvent les intéresser, et être rémunéré en conséquence.

Vous êtes consommateur, vous disposez de sources de données multiples et variées sur lesquelles vous pouvez appliquer des modèles de calculs et de traitement.

Je vous laisse visiter leur site pour plus d’explications et la façon de les contacter si vous êtes intéressé.

J’imagine déjà certains d’entre vous agiter fièrement le drapeau de la protection de ses données personnelles et du grand méchant cloud, mais il va falloir rapidement que vous rationalisiez tout cela.
Tout d’abord, c’est vous qui décidez des données que vous mettez à disposition et si le température de votre salon vous semble être une notion totalement privée, alors oui, ce billet ne vous concerne pas.

Ensuite, c’est par le partage que l’on fait avancer les choses. Si je peux donner à Fibaro (pour en citer un au hasard), la durée de vie de son module (qui tombe en panne par exemple après 67789 utilisations), et qu’il revoit sa copie, alors oui ça m’intéresse.

En espérant vous avoir ouvert les yeux sur la façon dont on peut valoriser et exploiter des données de domotique,

Amusez vous bien 🙂

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